Documenter nos vies confinées

Documenter nos vies confinées

Dans 15 jours, le confinement devrait prendre fin. Cette échéance est débattue sur ses modalités pratico-pratique depuis des semaines. Moi, l’après, j’essaie de me le représenter bien plus tard dans 1 an, 5 ans dans ce que j’en aurai gardé comme traces durables.

Sans trop réfléchir, je dirai : les éditions papier de l’hebdomadaire Le 1. Mes articles sur les attentes et les préoccupations des internautes publiés ici sur LinkedIn. Les schémas et notes de création de mon blog pour Social Data & Research. Des photos sur mon téléphone. Quelques croquis au crayon dans un carnet à dessin.

Les réseaux sociaux, un carnet de bord pêle-mêle

Historique, inédit à tous. Les médias nous le répètent à l’envi. Ce que nous traversons actuellement est suffisamment singulier pour que cela soit l’objet d’analyses à documenter et diffuser, donnant lieu à une couverture médiatique sans précédent. Bien entendu, pour nous, analystes en web listening, ce moment est aussi l’occasion inédite d’entrer dans le cœur des conversations en ligne pour tenter d’identifier la place qu’occupent ces instants de confinement.

A l’échelle individuelle, à l’image des journalistes, nous sommes nombreux à tenter de conserver et éventuellement partager des traces de cette période.

Les réseaux sociaux s’y prêtent plus que jamais, faisant office de carnet de bord virtuel. Sur Instagram, le hashtag #confinement compte 2 890 972 publications et #lockdown 5 856 918 publications. Que trouve-t-on parmi ces images ? Des photos du ciel, de vues, de nourriture, de plantes, de soi et bien d’autres. La variété des images que l’on peut ranger sous cette thématique du confinement reflète la variété des manières pour chacun de nous de le vivre.

« Dear Coronavirus »

Un autre format que j’aurais aimé aujourd’hui avoir mis en route dès le début du confinement, c’est la datavisualisation sur le modèle du concept créé par l’information designer Giorgia Lupi. L’idée : choisir un thème, « ma routine alimentaire en confinement » par exemple, s’armer d’un crayon à papier, de crayons de couleur et collecter des informations pour les mettre en forme. Plat cuisiné / plat industriel / Cuisine de restes ? Repas seule ou en famille ? Bon ou pas bon ? Repas animé ou calme ? Une analyste graphiste a fait la démarche et entrepris de tenir un carnet « Dear Coronavirus ». Voici ce que cela donne :

J’avais fait l’expérience de cette analyse introspective il y a quelques années et c’est une manière très poétique de marquer le temps, figer des instants et prendre du recul par rapport à ses émotions. Une expérience d’autant plus intéressante en cette période si particulière.

En conclusion dans quelques années, les médias auront des archives conséquentes de cet épisode et les livres d’histoire lui dédieront certainement un paragraphe ou deux. Mais nous, quels souvenirs aurons-nous été en mesure de garder ? Des photos de vues depuis nos fenêtres sur nos téléphones ? Des vidéos des applaudissements pour nos soignants ? Des posts Facebook ? Hâte d’être dans l’après-après pour analyser tout cela.

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